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La Route des Grandes Alpes


Du Léman à la Maurienne
Notre périple
NOTRE GUIDE durant tout le voyage
David Déréani, guide conférencier à la FACIM

Thonon-les-Bains

Journée détente
Mode sérénité activé.
Le matin, nous faisons honneur à Napoléon III et sa tendre Eugénie avec une séance cocooning. Ces deux-là ont fait exploser la mode du thermalisme au 19e siècle.
L’après-midi, flânerie le long du Léman. Soleil enveloppant. Glace à la main. Un tour de funiculaire et nous voilà dans les hauteurs. Vue imprenable sur le lac. Un vrai spectacle pour les mirettes.




Les gorges offrent un spectacle céleste
Des parois drapées, du marbre sculpté, des cavités creusées il y a 10 000 ans.
Du gris, du vert, du bleu, de l’ocre.
On nargue le vide à 50 mètres au-dessus de la Dranse de Morzine.


Abbaye D’Aulps
On part maintenant flirter avec la Savoie médiévale du 11e siècle. Retour sous les auspices divins dans les montagnes du Chablais. On déambule entre les pans de l'ancienne abbatiale.
Au début du 19e siècle, l’abbaye a été en partie détruite. Les pierres ont servi à reconstruire l’église du village, empierrer les routes, et construire les maisons.
La Chartreuse du Reposoir
La route méditative se poursuit vers le sud. On arrive juste avant le coucher du soleil. Le monastère du 12e siècle pose fièrement entre lac et Pointe Percée. Les couleurs viennent s’éteindre sur sa façade. Spectacle onirique. Ici, nous jouons tous les trois au roi du silence. Comme les Carmélites qui occupent les lieux depuis 1932.



On gare le van, et on s'installe pour la nuit dans ce magnifique décor. Plénitude.

Col de la Colombière
Au petit matin, David nous conduit à notre premier col, celui de la Colombière. 1 607, 1 613, ou 1 618 mètres ? Personne ne s'en souvient exactement.
Heureusement, le panneau nous met tous d'accord !

Une certitude, ce col attise notre gourmandise. Après le Chablais et son délicieux fromage Abondance, nous approchons les Aravis, terre du Reblochon AOP. Notre recette pour déculpabiliser de notre gloutonnerie fromagère : la randonnée qui part du col de la Colombière pour explorer le massif du Bargy.





Le col forme un trou béant entre les deux vallées. L’œuvre de Gargantua paraît-il. Il aurait donné un bon coup de pied dans la montagne lors de son passage dans la région, créant le col des Aravis. Le géant de Rabelais aurait même projeté la roche suffisamment loin pour qu’elle vienne s’écraser dans le Beaufortain. La fameuse Pierra Menta !

David nous raconte l'histoire de la construction du barrage, le village et ses 300 hectares d’alpage, noyés en 1960. Seul vestige : la chapelle Sainte Marie-Madeleine, reconstruite à l’identique sur les hauteurs.


Le lac de Roselend
On imagine l’ancien hameau qui gît sous l’eau...

La vallée des Chapieux
Haut lieu de la vie pastorale, cette vallée se situe au carrefour du Beaufortain, de la Tarentaise et du Mont-Blanc.
Nous faisons une halte au Fort de la Platte. Reconversion réussie pour cet ancien site militaire d’observation, à 2000 m d’altitude. Au 19e siècle, les relations étaient un peu tendues entre la France et la Savoie. Aujourd’hui, on y trouve en été une famille d’agriculteurs et ses produits d’alpage.




David nous révèle une particularité née au 17e siècle, inspirée d’un savoir-faire valdôtain. Resserrées les unes contre les autres, les toitures alignées du village de chalets à colonnades permettaient aux habitants de circuler en gardant les pieds au sec, de stocker des provisions et d’y faire sécher leurs biens.
Les plus courageux s’y essaieront à vélo. Comme des centaines de cyclistes du Tour de France au fil des années. De notre côté, nous l’atteignons en voiture. Perché à 2 770 mètres d’altitude, le col de l'Iseran a été inauguré en 1937. Pour la petite histoire, c’est en cherchant un légendaire Mont Iseran que l’alpiniste anglais William Matthews va finalement découvrir la Grande Casse, le point culminant de la Savoie à 3 855 m.
Nous flânons une petite heure. En silence. Le soleil nous envoie ses rayons sans retenue.


Bonneval-sur-Arc
Redescente vers l’un des Plus Beaux Villages de France, en Haute Maurienne Vanoise. Bonneval, c’est un peu le village des irréductibles. À 1 850 m, il est parfois coupé du monde en hiver lors des abondantes chutes de neige.

Village authentique
Nous grimpons sur les hauteurs de Bonneval-sur-Arc pour comprendre son destin.
Sa survie, il la doit à cet isolement. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes en retrait n’ont pas pu y accéder, lui évitant d’être brûlé.
Une chance que n’a pas connue son voisin, Bessans.

Le saviez-vous ?
Les différents ouvrages portent chacun le prénom de l’un des membres de la famille royale : Marie-Christine, Marie-Thérèse, Victor-Emmanuel, Charles-Albert et Charles-Félix.




Valloire
Petite visite au divin pour la dernière étape de notre périple savoyard. À Notre-Dame de l’Assomption, nous restons scotchés. Quand on dit Savoie, on pense montagne, ski, rando. Mais pas baroque. Et pourtant, tout y est. Le doré, les angelots, les sculptures torsadées.

Un itinéraire mythique
La Route des Grandes Alpes s’achève ici pour nous.
Nous avons dévoré ses paysages scéniques.
Fait honneur à la gastronomie locale. Enchaîné les cols. Et plongé dans le temps.
Pour ceux qui en veulent encore, la route se poursuit en direction de la Méditerranée jusqu’à Nice.
La route en quelques mots
720 km d’asphalte du Léman à la Méditerranée.
Un projet né en 1909 avec pour ambition de créer la “plus belle route de montagne au monde”. L’essor automobile dans les années 30, les congés payés en 1936 et surtout l’ouverture du col de l’Iseran en 1937 pour relier les vallées alpines de la Maurienne et Tarentaise permettent aux français de découvrir l’itinéraire.


David Déréani
Ambassadeur Savoie Mont Blanc, David est guide conférencier à la Fondation pour l’Action Culturelle Internationale en Montagne (FACIM).
Spécialiste de l’art baroque et de l’architecture du 20e siècle en station, fin connaisseur de l’histoire de la montagne savoyarde.
De l’arrivée de l’homme en 12 000 avant JC à la création des alpages au Moyen-Âge en passant par la révolution industrielle et la création des stations de sports d’hiver, il est incollable !