- Montagne été
Parc national de la Vanoise, rendez-vous en terre sauvage
Au départ de Peisey-Nancroix
Le refuge-porte de Rosuel marque le point de départ de nombreux itinéraires à travers le massif de la Vanoise.
A l’entrée, on peut y lire un texte de Samivel, écrit en 1963, à la création du Parc. A sa manière, cet amoureux des arts et de la montagne souhaite la bienvenue dans ce qu’il désigne comme « le grand jardin des Français ».
Les sens s'éveillent
Observation de la faune et la flore
L’œil s’attarde sur les papillons qui virevoltent et les fleurs qui s’épanouissent, l’ouïe perçoit le grondement des eaux du Ponthurin en fond de vallée et le sifflement d’une marmotte au loin…
Lors d’une halte près d’une cabane au toit de tôle éventré, le concerto d’une volée de petits oiseaux résonne à l’intérieur de cet auditorium de fortune. On reprend la route, l’esprit léger d’avoir assisté à ce moment, simple et intimiste.
Découverte du bâti d'alpage
L'ascension jusqu'au refuge du mont Pourri est récompensé par le panorama des grands sommets de la Vanoise : le dôme de la Sache, la Grande Motte, la Grande Casse, Bellecôte et la pointe de l'Aliet. Un passage à proximité du chalet de la Sévolière est l'occasion de s'attarder sur la culture et le bâti d'alpage, deux éléments forts du patrimoine du Parc. Construction typiquement montagnarde, usage de matériaux adaptés, emplacement choisi avec soin : c'est tout un pan de la mémoire collective que l'on découvre ici.
Arrêt au refuge
À l'intérieur du refuge, Laurent Julien et Sabrina André accueillent les visiteurs avec le sourire et pour les gourmands, une part de tarte aux myrtilles. Dans la salle commune les grandes tablées facilitent les échanges entre occupants. Familles, randonneurs, trailers, grimpeurs et alpinistes se rencontrent ici.
Ce qui nous rapproche tous, c'est l'amour de la montagne, explique Sandra.
Depuis douze ans, Laurent est l'âme des lieux. Au cours du dîner, il raconte son métier, pas de tout repos, à la fois hôte, bricoleur, cuisinier et gestionnaire.
"Le matin, quand je me lève et que je regarde les montagnes par la fenêtre, je sais pourquoi je suis là", confie-t-il. "Vous reprendrez bien un peu de beaufort ? Il vient de la ferme toute proche...."
Il est temps d'aller dormir. À l'entrée du dortoir, un écriteau met en garde à propos d'un fléau bien connu des randonneurs : "les ronfleurs".
Un lieu d'introspection
Un détour par la cabane des Mindières offre une vue imprenable en surplomb du lac. Le garde-moniteur, Benjamin Plumecocq, répare un panneau sur la terrasse. Son regard brille lorsqu'il parle de son quotidien depuis près de vingt ans.
"Pour le randonneur, le Parc est un lieu de découverte de soi", livre-t-il.
La plénitude des grands espaces est propice à l'introspection. Le vert émeraude du lac de la Plagne en fait une destination très prisée, accessible à pied ou à dos d'âne. Le retour vers Rosuel longe la rivière. De ce côté du vallon, plus en contrebas, les ruisseaux franchis plus tôt ont laissé place aux cascades. Plusieurs randonneurs ont sorti les jumelles et scrutent ces colonnes d'eau à la recherche du couple de gypaètes barbus qui niche à proximité.
Le temps d'échanger quelques mots sur cette nature préservée, le bitume refait son apparition, synonyme de la fin du voyage.
Texte Emmelieke Odul/YPM
La boucle du lac et de la Plagne
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