Portrait : Stéphane Tourreau, apnéiste

Originaire de Thonon-les-Bains en Haute-Savoie, Stéphane Tourreau est devenu vice-champion du monde d'apnée en 2016. Installé désormais sur l'île de Ténérife aux Canaries, il reste un Ambassadeur attentif et attaché au territoire de Savoie Mont Blanc, qu'il défend et souhaite protéger.

Un petit plongeon en Corse et tout bascule en profondeur. Stéphane Tourreau n’est encore qu’un gamin de 10 ans quand ce jeune Haut-Savoyard originaire de Thonon-les-Bains découvre ce qui deviendra son ivresse des profondeurs

 

Une passion précoce

 

J’ai toujours été au bord de la mer pendant les vacances, c’était l’occasion d’observer les fonds marins. Il y avait déjà l’attrait des profondeurs, l’envie de découvrir ce qu’il y a toujours plus bas. Pour moi, c’était un nouvel univers, une porte vers l’inconnu.

 

Très vite, la curiosité se meut en une addiction pour le grand bleu. Au départ, Stéphane a du mal à s’aventurer dans le lac pour poursuivre sa passion. 

Dans les lacs, l’eau est plus froide, plus sombre. Il m’a fallu du temps. A l’adolescence, j’ai commencé à plonger avec des copains pour aller plus loin.

Stéphane Tourreau
L'eau des lacs

Un contexte particulier

Les lacs sont des témoins et des marqueurs environnementaux, notamment sur la qualité de l'air et l'impact humain.

L'apnée dans les lacs

Un projet de vie

Progressivement, l’envie de vouloir rester au plus profond grandit. « Il a fallu s’entraîner pour pouvoir prolonger les apnées et poursuivre l’exploration. C’est ainsi que j’ai basculé dans l’apnée sportive, c’était pour moi l’occasion d’avoir sous l’eau une autonomie, une satisfaction qui va bien au delà de la plongée avec bouteille. »

Et puis il y a aussi le plaisir de transmettre, de développer ce qui n’est encore pour lui qu’un loisir. « Dans le secteur, il n’y avait pas beaucoup de structures. J’ai alors formé des instructeurs et ça a marché car l’apnée connaissait alors un grand engouement. J’ai commencé à travailler sur Thonon et je me suis ensuite installé à Annecy en 2011. » Se structurer, c’est pouvoir s’entrainer avec des créneaux en piscine, en groupe dans le lac d’Annecy. C’est aussi avoir une équipe sur laquelle on peut compter au niveau de la sécurité pour plonger encore plus profond. 

 

Je suis parti avec des handicaps. Plonger en Haute-Savoie, ce n’est pas facile. Mais c’est vite devenu ma force, ça m’a apporté tellement de transmettre à travers la pédagogie, le fait de devoir s’adapter aussi. Je ne suis pas le fruit d’une fédération ou d’un entraineur. Je suis le fruit de mon territoire, de rencontres, autant d’éléments qui m’ont permis de comprendre plein de choses sur l’apnée.

En 2016, à force de travail, de voyages mais aussi d’expérience, Stéphane décroche un titre de de vice-champion du monde. Avec ce résultat, il se professionnalise un peu plus jusqu’à décider fin 2021 de partir vivre aux Canaries sur l’île de Tenerife.

Mais même expatrié, le sportif de 34 ans conserve son amour de la verticalité entre le sommet des montagnes et les profondeurs des lacs. De ces derniers, il retient les fantastiques images de ses escapades sous les eaux cristallines des lacs de montagnes, une expérience vécue avec son frère hydrogéologie spécialiste dans l’étude des milieux aquatiques.